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L'intrigue générale de cette histoire se déroule environs 9 mois après le roman Dark Lord.
Nous suivrons l'apprenti mystérieux d'un Dark Maul ectoplasme. Pourtant, Hërza ( l'apprenti de feu le Zabrak le plus mortel de l'univers) dispose d'un entraînement sith absolument inédit. Je n'en dirais pas plus, hormis le fait que - en langage Sith (ancien haut allemand^^) - Hërza signifie " Coeur ". _________________________________________________________________
PROLOGUELES ESSENCES DE NABOO Naboo.
Neuf mois après le blocus de la Fédération du Commerce.
Le garçon couvrit rapidement la distance qui le séparait de la première porte laser. Il y en avait six, au total. Autant que les paliers du Chaos, issus des traditionnelles légendes naboo. D’ailleurs, avec leur champ électromagnétique couleur de flamme, ces portails rappelaient l’Enfer qu’on avait coutume de décrire dans les croyances populaires. Mais un Jedi n’avait de foi que pour la Force, ni plus ni moins ; c’est en outre ce qui faisait leur efficacité à maîtriser cette énergie. Une entité mystique révélée qu’aux seuls initiés capables par nature de puiser sa sève insubstantielle dans le but de proclamer les libertés et la justice. C’est ainsi que le garçon s’arrêta devant ladite porte laser, loin de toutes considérations religieuses qui pouvait l’écarter momentanément de sa loyauté envers son Ordre. Pourtant, à cet instant précis, ce n’était pas son professionnalisme qu’il prônait, mais un mélange douteux de curiosité et d’obsession. Ce jeune apprenti Jedi jeta un coup d’œil derrière son épaule, espérant entendre à la fois les cris désespérés d’une fillette de sept ans et les râles à peine perceptibles – dans les spires de la Force – d’une forme de vie qu’il ne saurait définir. Comme s’il s’en doutait, les passerelles d’entretien de la salle du générateur ne dévoilèrent ni corps, ni ne répercutèrent le moindre son ; hormis le bourdonnement régulier de l’extracteur de plasma. Le Padawan avait beau ouvrir son esprit sur l’intégralité du volume que lui présentait cette salle, il avait perdu la trace des effluves glacials qui l’avait mis en alerte. Résigné, le jeune humain se retourna pour affronter le pragmatisme des six obstacles énergétiques qui sécurisaient les lieux contre une éventuelle fuite de gaz.
« Maître Elixton Qahty m’a dit de faire très attention si je m’aventure dans l’alcôve du puits central. Quand le plasma est activé, les sursauts d’énergie qu’il produit nous sont mortels. Et puis… Oui, ça peut être déstabilisant de se retrouver dans la pièce même où l’un des meilleurs Jedi a trouvé la mort. Surtout pour un Padawan comme moi » songea le jeune Jedi, tout en se visualisant les séances d’exercices du maître Jedi Qui-Gon Jinn.
Maintenant, le cliquetis émanant des activateurs magnétiques amena le garçon à se concentrer sur sa tâche ; car, de toute évidence, la première des six portes s’ouvrit, suivie de ses homologues. Sans plus attendre, il se précipita dans cet étrange couloir, aux cloisons excessivement hautes, toujours à la recherche de la fillette disparue. Maître Qahty et lui-même avaient été envoyés sur Naboo sur demande express de la Reine, suite à la disparition de sa nièce. Certains conseillers de la Monarchie naboo suspectaient les Neimoidiens, responsables du blocus commercial survenu quelques mois auparavant. Mais pour Elixton Qahty, la fillette n’aurait pas quitté la planète et sa répercussion dans la Force, certes faible, l’encourageait dans cette idée. Pourtant, depuis plusieurs longues heures, ni Elixton, ni son apprenti et la sécurité de Theed n’avaient trouvé quoi que ce soit. C’était sans compter cette étrange confrontation avec ce qu’il devinait être un vieil esprit naboo ; comme on pouvait aisément en dénicher dans les mythes locaux. En fait, l’apprenti Jedi n’avait pas conscience que s’il traquait cet « esprit » de la sorte, c’était parce qu’il exerçait sur lui une influence de mauvaise augure. De très mauvaise augure. Et très peu étaient les chimères capables d’hypnotiser les vivants…
« Les enfants sont très curieux » pensa le Padawan. Ça ne lui faisait aucun doute qu’un enfant de cet âge, même issu de la famille Royale, ait simplement voulu visiter un curieux endroit, assez décalé des ors et des pourpres du palais de Theed. Après tout, les entrailles de la planète étaient souvent le lieu privilégié des plus anciens contes narrés aux petites princesses de la folklorique planète Naboo.
Il franchit enfin la dernière des portes laser et s’arrêta juste devant un puits sans fond apparent.
Quelque chose l’interpella immédiatement. Il n’appréciait pas cet endroit. Il ignorait s’il s’agissait du plasma, ou que cela eût le moindre rapport avec la nièce de la Reine, mais une vague d’appréhension – qu’il ne pouvait déterminer – le submergea aussitôt. Un souffle glacial sortit de sa propre gorge et hérissa chacun de ses poils. Ses mains se portèrent à sa ceinture – un réflexe – et agrippèrent son sabrolaser. Il ne comptait pas s’en servir, mais la présence de l’arme dans ses paumes moites le rassurait. Alors, parce qu’il avait une mission à mener à bien, le Padawan se pencha au-dessus du puits et fut surpris de perdre l’équilibre dans l’ombre d’un instant ; et ce malgré les nombreux exercices spécifiques auxquels il avait assisté au Temple, sur Coruscant. Cela lui permit en tout cas de percevoir l’aura de l’ectoplasme naboo. Il savait qu’il était au bon endroit, d’ailleurs il était persuadé que la petite altesse naboo se terrait quelque part dans les environs. Vivante ou morte, il n’aurait su le dire. Malheureusement. Quoi qu’il en soit, il fut frappé de constater qu’autant d’évènements, autant de connexions à travers la Force, étaient liés à cette alcôve sinistre. Avait-il peur ? Bien que son estomac se resserrait contre son gré, le jeune homme paressait sûr de lui. Il avait à son actif un entraînement sans faille doublé d’une loyauté indéfectible envers l’Ordre des Jedi. Il savait qu’avec ces cartes en main, il pouvait affronter toute sorte d’obstacles compromettant.
C’est ainsi qu’il se décida. En détaillant les possibilités qui s’offraient à lui, l’apprenti sortit un lance-grappin d’une sacoche de sa ceinture utilitaire. Tout en focalisant son esprit sur un anneau métallique qui pendait contre la paroi du gigantesque gouffre, il propulsa son filin vers sa cible, et s’élança dans le vide. La chambre spacieuse en duracier plaqué laissa place à cette cavité circulaire parcourue de spires à particules. Quand il percuta la cloison intérieure, dans un bruit étouffé par la quasi absence de matière alentour, il entreprit de descendre en rappel le plus bas possible. Là où se cachait peut-être une fillette en difficulté. Avec un peu de chance, le Conseil des Jedi lui remettrait le titre de Chevalier pour cet exploit. Il en serait tellement fier et si honoré. Mais c’était sans prendre en considération le fait qu’un vulgaire ectoplasme naboo pouvait tout faire basculer dans l’ombre.
Alors que la bouche du puits s’apparentait à un point lumineux, plus il s’enfonçait dans le cœur du générateur, l’humain stoppa nette sa course. Pour la première fois depuis de nombreuses années, il ressentit l’incertitude l’envahir, et l’enveloppant comme un voile obscur qui le tirait constamment vers le bas. Sans répit. Toute trace de lumière avait disparue. Comme lorsque l’on dormait paisiblement, débarrassé de toute préoccupation. L’élève d’Elixton Qahty, désorienté dans cette profusion d’obscurité, sembla relâcher son étreinte autour du câble qui le reliait encore à la surface. Cela avait l’air si facile, si tentant. Les Jedi étaient parmi les personnages les plus privatifs de la galaxie. À quoi bon ? Pourquoi ne pas goûter à la simplicité, rien qu’une fois, dans une totale discrétion, et loin du regard des siens ? Ses doigts s’écartèrent jusque lâcher prise, et le corps du Padawan chuta. Il chuta longtemps, avant que le petit bout d’humain ne revienne à lui. Il comprit alors son erreur. Il n’était peut-être pas encore trop tard. Ses bras se baladèrent alors autour de lui, à la recherche de câbles auxquels il pouvait espérer s’accrocher. Dans la panique grandissante, dans une cécité totale, il finit par agripper un tuyau parfaitement lisse qui voulut bien soutenir le poids de son corps en chute libre. Il suait de peur dans ces abîmes lugubres.
Comment avait-il pu se laisser séduire par cette tentation si méprisable ; de plus, au détriment de sa vie et au péril de sa tâche ? À peine eut-il le temps de réfléchir, que la réponse lui parvint d’elle-même. Une substance ectoplasmique hurla à proximité et fit exploser ses tympans. Affolé, le Jedi perdit toute forme de repère et, arraché au câble par l’entité fantomatique l’harcelant, il sombra dans les ténèbres les plus noires… et percuta violemment le sol. « Ça n’avait rien d’un esprit naboo, c’était… Non ! Non, impossible, pas ça… Pitié ! ». Il n’eut pas le temps d’affronter l’apparition de l’esprit qui se modelait peu à peu une silhouette humanoïde. Son âme vacilla dans l’inconscience après avoir croisé la lueur d’un regard à sa droite. Une petite fille semblait lui sourire, à moins que ce ne fût… la grimace de douleur que lui renvoyait son cadavre brisé.