CHAPITRE PREMIER
Nar Shaddaa était la lune des Contrebandiers. Contrairement à Coruscant, aucun sénateur ou personne modeste n’osait habiter sur cette planète, sous peine de se faire interpeller n’importe où et par n’importe qui. Il y avait sur cette planète uniquement des Contrebandiers, des chasseurs de primes, des mercenaires et autres fugitifs. Toute la population de cette lune était mauvaise et ne vivait que pour l’argent. Certains chasseurs de primes recherchaient aussi la gloire sur cette lune car, étant pleine de gangsters, elle était pleine de cibles faisant rapporter un max de crédits.
Les bâtiments de Nar Shaddaa étaient presque aussi hauts que ceux de Coruscant et reposaient eux aussi sur des niveaux mal famés, les bas fonds. Certains bas fonds se trouvaient au bord de lacs chimiques mais d’autres, et en grande majorité, demeuraient en pleine agglomération. Les truands apparaissaient à chaque mètre carré de ces vastes zones. Parmi les bas fonds les plus étendus était Korua City, situé en dessous de Tex ST04, la préfecture du quartier Nord de la lune. À Korua City, gangsters et fugitifs vivaient comme ils le pouvaient, mais ne sont jamais à l’abri des attaques des autres gangs.
À l’intérieur même de Korua City se trouvent onze quartiers et dans l’un d’eux, un jeune garçon de quatre ans cherche à avoir une vie simple et facile. Il ne savait pas grand-chose de sa vie à part son nom, il s’appelait Eeth Koth, cela était gravé sur son bracelet.
Il marchait le long d’un mur de durabéton, pour aller voir un de ses amis. La matière était rugueuse et peu agréable. Il sentit arriver vers lui un petit animal. La créature en question était un ras-yhin à grandes dents. Le jeune garçon perçut le danger et se mit à courir. Quelques personnes le regardaient mais ne bougèrent pas de leur habitat. Eeth Koth arriva dans une allée inconnue. Il alla se réfugier derrière un bloc de déchets. Il resta là pendant quelque temps jusqu’au moment où il entendit des voix s’élever derrière lui. Il se retourna et vit de la fumée bleuâtre s’élever d’une dague. Les deux gangsters s’approchèrent de lui.
Inutile de fuir, les voyous l’avaient vu. Mais comment se défendre contre deux hommes ?
Eeth Koth sentait son cœur battre la chamade et n’arrivait pas à se concentrer pour trouver la solution à ce problème. D’habitude ce petit zabrak, telle était sa race, s’en sortait toujours, mais jamais auparavant des hommes ne s’étaient attaqués à lui. Pour une première fois c’était vraiment effrayant et surtout imprevu. Ils étaient à présent devant l’enfant. Eeth Koth leva lentement la tête, les hommes le regardaient.
Sans réfléchir il courut dans leur direction et frappa les voyous à leur entrejambe. Ils s’écroulèrent et le jeune Koth put s’enfuir. Les agressions étaient monnaies courantes ici mais celle là n’en était pas une. Les deux hommes étaient de Biko-laser 4, l’allée ou se rendait le jeune garçon. L’un deux se releva.
— On a du lui faire peur… Il était de Biko. 4, je l’ai déjà vu parler avec le vieux Blom Quiij.
— C’n’est pas vrai ! Il faut le rattraper avant qu’il n’arrive là-bas, il ne sait pas ce qu’on a vu ! Il fonce tout droit au massacre.
Mais Eeth Koth était un être extrêmement rapide de nature.
Le jeune zabrak arriva à un carrefour. Après les récents évènements il avait oublié la direction de Biko-laser 4. Il était affolé mais cela ne l’empêcha pas de continuer. Il tourna au hasard à droite. Heureusement il ne s’était pas trompé. Il reconnut au touché les murs lisses mais graisseux d’une des bases de Tex ST04. Un semblant de force sembla revenir en lui. Il continua sa route.
Arrivé devant un pilier de soutien de bases il s’arrêta. Il respira un bon coup et repartit. Dans sa course pour arriver à Biko-laser 4 il trébucha sur un tuyau de retraitement des déchets de la Ville Haute et dans sa chute il laissa tomber son pendentif ; un cadeau de sa mère. Mais derrière lui, dans l’ombre, une personne se pencha et récupéra l’objet.
Après une heure de course dans les ruelles sombres de Korua City, ses mains tombèrent sur une porte de duracier. Peut-être était-ce le fruit du hasard ou de son immense chance, la porte blindée était entrouverte. Il passa aisément par l’entrebâillement et regarda alors devant lui. Deux gros tonneaux de métal rouillé étaient enflammés ; permettant un champ de vision dégagé. Plusieurs personnes marchaient dans les allées, d’autres dormaient, d’autres marchandaient des vivres ou des armes et d’autres discutaient. Il avança et fut soulagé de voir devant lui un immense panneau ou était gravé « BIKO-LASER 4 ». Il continua son chemin et déboucha à nouveau dans une allée sombre, mais cela ne lui importait peu car il savait qu’il était en sécurité, ici. Et pour la deuxième fois de la journée il se trompait.
Dans une des parois du bâtiment devant lequel il se trouvait était creusé un abri. Et au fond du trou se trouvait un vieil homme assis sur un tabouret retrouvé dans la poubelle à côté de chez lui. L’enfant entra et l’homme se leva un sourire aux lèvres.
— Mon cher petit Eeth Koth ! dit-il à l’enfant. Tu viens pour manger ?
Eeth Koth, timide, hocha de la tête.
— Ne t’inquiètes pas mon p’tit il y en a encore beaucoup. Allons assieds-toi.
Eeth Koth s’empressa de trouver un siège.
Le vieux Quiij alluma un gros tonneau et sortit d’une boîte quelques aliments à faire griller.
— Tiens. Prends un pique et fais le chauffer au dessus du feu.
Le zabrak prit la créature dans sa main droite et s’empara d’un pique de l’autre main. Il transperça l’animal et le fit griller. L’homme, lui, ne mangea rien et se contenta de regarder le jeune garçon.
Une fois la viande assez chauffée il la releva et la porta à la bouche. Il la retira violemment car il s’était brûlé les lèvres. Il finit par souffler dessus et dégusta le petit plat offert par le vieux Quiij. Ce dernier sortit dehors et vit deux hommes arriver.
— Deux hommes viennent par là ! dit-il en s’adressant à l’enfant de quatre ans.
Eeth Koth, qui avait fini sa viande, se leva. En sortant il reconnu ses deux agresseurs.
— Blom ! Blom ! C’est des méchants, il ont voulu me tuer ! hurla t-il.
Le vieux Quiij le regarda perplexe et ajouta :
— Certainement pas, tu as dû te tromper. Maintenant qu’ils se rapprochent j’arrive à les identifier, il s’agit de nos deux éclaireurs !
— Mais… commença Eeth.
— Non. Ça suffit ! Ils sont gentils… Vieux Quiij se tu en regardant dans leur direction. Un des deux hommes venait d’être abattu.
— Qu’est-ce qui se passe ? marmonna Blom.
L’autre homme arriva vers lui.
— On voulait prévenir le gamin… il s’arrêta pour reprendre son souffle… mais il a fui devant nous. Les terroristes du clan Tsanar Noir arrivent, ils vont tous nous tuer !
Après ces derniers mots l’éclaireur tomba mort, tué par une décharge de blaster.
Le vieux Quiij se tourna vers Eeth Koth, sérieux.
— Fuis, ne te retournes surtout pas. Tu dois vivre, je veux que tu fuis cet endroit malfamé à tout prix. Allez, files !
Eeth Koth fixa Blom.
— Et vous, vous venez ? Vous allez vivre aussi ?
Sur ses mots le vieux Quiij baissa la tête.
— Je suis vieux, dit-il tristement et sur un ton grave. J’ai déjà toute ma vie derrière moi. Cours je te couvrirais !
Après ce discours le jeune zabrak sorti avec son vieil ami. Une décharge arriva dans leur direction. Blom Quiij succomba, mais avant de rejoindre les siens dans l’au-delà il s’adressa une dernière fois à son jeune ami.
— Prends cela, ne m’oublies pas. Tu dois vivre mon jeune ami.
Eeth Koth prit la pierre de Quiij et versa une larme sur son corps.
— Je t’oublierais jamais Blom et je vivrais ! Sur ce il s’enfuis à toute vitesse. Sa rapidité arracha des larmes à ses yeux ou peut-être était-ce à cause de la mort de son ami. Sa vision était flou mais il continua à courir.
Derrière lui un lueur bleue se matérialisa soudain avec un crépitement étrange. La lumière bleue tournoya dans les airs et abattit plusieurs terroristes. La lueur ne fit plus aucun mouvement et disparu. Soudain une personne arriva vers le jeune zabrak. Celui-ci était trop terrifié pour bouger. Mais la personne sauta au dessus de lui et coupa le bras d’un terroriste.
— Cela fait des jours que je te cherche Rugs, dit-il au terroriste.
Eeth Koth, affolé d’avoir vu la lame bleutée dans les mains du nouvel arrivant, s’enfuit encore. Mais il ne pu aller bien plus loin. Devant lui se dressait un mur immense. Il faisait au moins quatre mètres. Eeth se retourna et vit l’homme qui l’avait pourtant sauver arrivé avec le terroriste à ses côtés. Eeth Koth regarda en l’air et en ne sachant quoi faire il sauta. Et le plus étrangement qu’il fut, il était en haut du mur de quatre mètres en ne sautant qu’avec ses propres jambes.
Son sauveur qui se trouvait maintenant en bas en fut choqué. Il sauta à son tour.
Eeth Koth était à son tour étonné. Il se tourna et continua de courir mais se cogna contre une paroi lisse et tomba sur des cailloux. L’homme se précipita vers lui. Il le souleva et le tint par les hanches. Le jeune zabrak tenta de se débattre mais en vain.
— Blom ! Blom ! hurla t-il.
— Ne t’inquiètes pas. N’ai pas peur, je t’ai sauvé la vie et je ne te veux aucun mal. Je vais t’amener à mon vaisseau et te guérir après on parlera. D’accord ?
Ces paroles semblaient convaincantes et Eeth Koth acquiesça.
— Très bien, allez montes.
Malgré ce que venait de dire l’homme le zabrak avait un doute.
— Où ça ? demanda t-il choqué.
L’homme secoua la tête ;
— Ah. Oui, excuses-moi.
Il sortit de sa ceinture une télécommande. Il appuya sur un des boutons de l’appareil et un immense vaisseau s’illumina derrière le jeune zabrak.
La rampe d’accès s’ouvrit et le jeune zabrak monta à bord.
— Assieds-toi et attends-moi.
L’homme partit et revint un instant après avec le terroriste. Il monta à son tour et se dirigea vers une salle du vaisseau. Là il emmena et enferma le terroriste dans une cellule.
Il revint et se dirigea vers le jeune garçon.
— Allez viens. Suis-moi !
Il emmena Eeth Koth jusque dans la salle médicale.
Eeth Koth s’assit sur un banc et attendit. L’homme prit une seringue et préleva un peu de sang à l’endroit où le zabrak était blessé.
Il retira de la seringue le compartiment où il y avait le sang et le brancha à son ordinateur.
Une liste de composants de sang apparut à l’écran avec plusieurs données. Dans la liste était affichée la quantité de Midichloriens qu’il y avait dans son sang mais il n’y prêta pas attention. Il se tourna vers l’enfant.
— Tu n’es pas infecté.
Mais il déposa tout de même une petite quantité de désinfectant et lui mit un pansement.
— Au fait je ne me suis pas présenté, je m’appelle Zonna Massty, je suis un chevalier Jedi. Et toi, qui es-tu ?
L’enfant montra son bracelet vert sombre qu’il avait à son poignet droit.
— Eeth Koth, lut Massty. As-tu des parents ? poursuivit-il.
— Ils sont morts, monsieur. Mais ma maman m’a donné un collier avant de se faire tuer.
Eeth Koth chercha son pendentif mais ne le trouva pas.
Zonna Massty qui le regardait se rappela d’un détail.
— Serait-ce ceci, je l’ai ramassé quand tu es tombé.
Eeth Koth regarda le bijou et affirma :
— Oui monsieur, merci.
— Oh. Ce n’est pas grand-chose, inutile de me remercier.
Eeth se tu et baissa la tête.
— Tu es Zabrak n’est-ce pas ?
— Oui, répondit Eeth Koth.
Massty se leva et tapa « Zabrak » sur le clavier de son ordinateur. Et en un instant un dossier descriptif apparu à l’écran. Il disait :
Les zabraks sont des êtres intelligents originaires de Iridonia. Il existe en réalité trois sortes de ces derniers : les Irids, les Donidians et les Alreos, ce qui les diffèrent est la position de leur cornes. Tous les zabraks naissent avec des cornes rudimentaires qui émergent de leur crâne ainsi que des tatouages faciaux variés, noirs, verts, et bleus. Certains préfèrent se les faire eux-mêmes et alors ont en trouve de toutes les couleurs. Iridonia étant un planète peu agréable à vivre où le milieu est extrêmement agressif tous les zabrak sont connus pour leur aptitude spéciale à maîtriser la douleur.
Très bien, se dit Massty, mais cela n’explique en rien ce saut prodigieux de tout à l’heure. Il se tourna à nouveau vers Eeth Koth.
— Le saut de tout à l’heure, sais-tu comment tu l’a fais ?
— Non, répondit poliment Eeth Koth.
Soudain Zonna Massty se souvint de la liste des composants de sang. Il la réafficha et fut à moitié étonné en regardant la quantité de Midichloriens de ce jeune garçon.
Il se leva et s’adressa à Eeth Koth.
— Reste ici et attends-moi je vais contacter un ami.
Zonna Massty sortit de la salle et prit son comlink.
— Conseil Jedi, ici Zonna Massty. Ma mission s’est très bien passée.
— Si très bien elle s’est passée pourquoi nous appelles-tu ? demanda une vieille voix.
— Maître Yoda, je ne pensais revenir qu’avec Rugs mais j’ai croisé un jeune zabrak.
— Poursuivez, demanda alors une autre personne.
— Maîtres, en analysant son sang j’ai été attiré par son haut taux de Midichloriens, et il y a quelque temps, en le suivant pour le sauver il a effectué un saut prodigieux de quatre mètres. En regardant le descriptif d’un zabrak dans la banque de données de mon ordinateur, nouvellement corrigée, rien ne disait qu’un zabrak pouvait sauter plus haut que les autres races de la galaxie.
— C’est parce qu’ils ne le peuvent pas, ajouta un maître Jedi.
— Zonna, de l’approuver tu nous demandes ?
— Je suis certain qu’on ne le regrettera pas Maître Yoda.
— Maître Zonna Massty, je vous prie d’attendre un instant, le temps que le Conseil se concerte.
Massty attendit quelques temps avant d’obtenir une réponse.
— Maître Massty, commença un Jedi, apportez-nous cet enfant.
— Très bien maître, au revoir.
Puis Zonna Massty coupa la communication et retourna voir l’enfant vêtu de sa petite jupette grise, de son gilet à capuche et de ses petites bottes noires.
Il entra dans la pièce en regardant le zabrak.
— Je vais t’emmener à Coruscant la planète Capitale de la galaxie, si tu es d’accord ?
— Oui, lui répondit Koth.
— Tu deviendras un Jedi, l’apprentissage est long et difficile, t’en sens-tu prêt ?
Eeth Koth marqua hésitation.
— Monsieur Massty, qu’est-ce qu’un Jedi ?
— Tu apprendra à le savoir. Cela viendra au fur et à mesure de ta formation.
— Quelle formation ?
— Celle pour devenir un Je… Tu verras bien là-bas après tout.
Eeth Koth hocha la tête.
Massty regarda la main du zabrak.
— Au fait, que tiens-tu dans ta main depuis que je t’ai rencontré ?
Eeth Koth ouvrit sa main et regarda la jolie petite pierre.
— Un cadeau d’adieu de Blom, il ne voulait pas que je l’oublie, mais je sais que je l’oublierai jamais. Il voulait aussi que je vive et que j’ai une belle vie.
— Je suis désolé pour ton ami Blom mais pour te réconforter je peux te dire que son vœux sera exaucé, car tu auras une très belle vie au sein du Temple Jedi. Au fait. Cela a été très agréable de parler avec toi car tu t’exprimes vraiment bien, quel âge as-tu ?
— Quatre ans.
Quatre ans ! Espérons que le Conseil le prendra ! pensa Zonna Massty.